24 Heures, November 26, 1984

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24 Heures

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Un solo et des baffes

Elvis Costello à Genève

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   Jean-Blaise Besençon

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Rien n'est simple. Elvis Costello aurait pu, vendredi soir au Palladium de Genève, chanter deux heures durant, comme ivre de plaisir, face à une salle attentive et respectueuse. A l'inverse, rarement public n'a semblé aussi bruyant et grossier, c'est-à-dire peu au fait de l'art sensible, ironique et délicat du petit Elvis. Bilan du ratage : des mots violents échangés de part et d'autre, quelques chansons lumineuses et furtives comme un coup de flash, dans une ambiance décidement houleuse. Aujourd'hui, Elvis Costello ne regrette sans doute qu'une seule chose, c'est d'avoir voulu jouer au plus fin, face à un public qui n'en demandait pas tant. Si les Attractions (son groupe) constituent une ... attraction de premier ordre, le récital en solo d'Elvis témoignait de préocupations autrement plus courageuses, peut-être moins spectaculaires, mais combien bien plus prenantes. Pour qui bien sûr sait les apprécier... Mais les concerts du vendredi soir sont aussi devenus le dernier salon où, l'on cause, et l'on s'y rend comme au forum. Nul ne s en plaindrait si le joyeux babil d'un millier de personnes venait se greffer sur les soli d'un hard rocker trempé dans l'acier. Mais chez Costello, l'accompagnement minimal (guitare elliptique et ponctuelle), les morceaux passés au crible de l'abstraction, le chant travaillé et volontaire, sont évidemment trop subtils pour s'accommoder du brouhaha régnant.

Il l'a dit, re-dit et re-re-dit, avant de se fâcher irrémédiablement. Et on le comprend. A quoi bon chanter, ou plutôt interpréter (c'est beaucoup plus rare), avec des accents qui en disent long, des roucoulades irrésistibles, des points de suspension, alors que les plus beaux effets de voix (et pas de n'importe quelle voix !) s'égarent entre les bruits de vaisselle et les rires idiots.

Un autre s'en serait moqué, Elvis Costello, lui, a assuré le minimum, avec la rage (et peut-être un peu de mépris) en dedans. Et le plus rapidement possible. Ce qui a tout de même débouché sur quelques morceaux de bravoure : la version ultra-rapide d'une perle douce comme « Allison », l'interprétation furtive de « L'homme invisible », et, sur un tempo de machine à écrire, un « Everyday I write the book » ironique et mordant. Ironique et mordant : ça a été toute l'attitude de Costello face à un public qui l'a bêtement chahuté. Qui mérite les baffes ?

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24 heures, November 26, 1984


Jean-Blaise Besençon reviews Elvis Costello, solo, Friday, November 23, 1984, Palladium, Geneva, Switzerland.

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