Best, January 1987

From The Elvis Costello Wiki
Jump to navigationJump to search
... Bibliography ...
727677787980818283
848586878889909192
939495969798990001
020304050607080910
111213141516171819
202122232425 26 27 28


Best

France publications

Newspapers

Magazines

Online publications


European publications

-

L'album de 86


translate
   Best

La parade de l'année s'achève et miss rédaction remet le bouquet final. Sans oublier la bise au vainqueur.

Scanning errors uncorrected...

Comme en 84, le petit Prince décroche les deux timbales. Long Jeu et Simple. Mais si Purple Rain, le film et Purple Rain, le disque avaient entre eux le plus bel effet de ricochet, le spectacle d'Under The Cherry Moon n'a, cette année, guère accru le plaisir de l'écoute de sa bande-son, "Parade" auprès des maigres bataillons qui purent l'intercepter à temps en salle obscure. Commence pourtant, au point d'en être déroutant, bien comme une musique de film cet album, avec ses fausses pistes kitsch vagument illuminées par la queue de la comète psychédélique d'"Around The World In A Day". Mais, vite, tout se précise : funk, funk, funk, monté en boucles que l'on dirait hypnotiques si elles n'excitaient pas irrésistiblement à la danse, fil conducteur rythmique dénudé, réduction d'un grand style en transparence absolue et en efficacité maxi. Point culminant : "Kiss", incontestable single d'une année qui, curieusement, célébra le comeback de son indéniable inspirateur James "Living In America" Brown. La performance du Prince n'en apparaît que plus impressionnante, qui réussit la mission impossible d'accentuer le légendaire impact de cette sensualité brute et de ce format minimal, magnifique stylisation d'une stylisation que l'on pensait définitive. S'ajoute accessoirement au palmarès le concert de l'année (Zénith au mois d'août) pour confirmer, si l'incroyable fréquence et richesse de sa production de ces dernières années en justifiaient encore le besoin, le génie essentiel du bonhomme. Parade, dans cette optique, est sans doute le bouquet final de la période Prince & The Revolution, fantastique groupe qui vient de se disperser. Et l'on peut penser que la pause dans l'aventure qui commença à Minneapolis sera brève: en 87, après la Révolution, l'Empire ?

Elles se tirent les années 80, dites donc, et il faut être fort, très fort, pour surmonter, voire expérimenter, la sophistication technologique offerte par les studios sans y laminer son âme. Le So de Peter Gabriel et Dan Lanois est de ce point de vue un chef d'oeuvre absolu, justement parce que sa production de pointe, fouillée et dépouillée à la fois, milliardaire en moyens et économe en effets, ne se fait jamais remarquer pour elle-même et expose au mieux une collection de grandes chansons. Un des derniers albums pleins, sans une minute faible ou superflue, depuis "Sledgehammer", clin d'oeil soul qui se prend à son propre jeu et se met soudain à swinguer à mort sans aucune retenue jusqu'à l'immense désespoir d'un "Don't Give Up" en passant par cette "Mercy Street" d'une infinie tristesse, d'une poignante beauté. De "Red Rain" à "In Your Eyes", une synthèse fluide, discrète, jamais embarrassante, de diverses influences ethniques, Afrique en tête, subtilement insérée dans une architecture sonore millimétrée. Grande voix, grand compositeur, grand disque.

L'Africain Youssou N'Dour est aussi au générique de l'album de Paul Simon. Et ce n'est pas le seul trait commun, outre la classe supérieure, entre Graceland et So. Chez l'Américain aussi les sonorités sont autant impeccables qu'utiles, les chansons sublimes, et l'Afrique ô combien présente, puisque l'album fut en grande partie enregistré dans le Deep South de l'Apartheid. Sauf que Simon y intègre également sans hiatus des harmonies country, du rock chicano et d'autres choses encore... En 86, l'universalité doit se mériter.

Stan Ridgway, lui, reste obstinément et typiquement américain. Attention, pas américain-moyen, surtout pas, plutôt marginal. Ou supérieur, comme vous voudrez. Doit être bien embarrassé, question vidéo : ses histoires extraordinaires sont déjà des clips, des courtmétrages, même, parfaits qui projettent bien plus de 24 images à la seconde. Qu'y ajouter sans affadir ou paraphraser ? Surtout quand la voix est déjà en relief et les instruments en sensurround.

Rock français, No Comprendo ? Leçon I : le meilleur moyen d'être rock, quand tout le monde l'est désormais, c'est de ne pas chercher à entrer dans un moule dogmatique mois de se laisser aller à ses impulsions originales sans jamais toutefois oublier le feeling. Leçon 2: le meilleur moyen d'apporter une touche francaise sans être un sous-produit c'est de frotter ses ambitions à un défi international, d'être susceptible d'étonner hors-Hexagone et de s'en donner les moyen. Via les Cours Visconti, telle est la démonstration magistrale de Rita Mitsouko. Avec ce post scriptum : quand on ne fait pas un super-hit par hasard, on est capable d'en faire un deuxième, n'est-ce pas Andy ?

L'internationalisme, Stephan Eicher pourrait vous en parler, qui chante aussi bien "Two People In A Room" que "Le Matin" ou "Komm Zurück". D'"I Tell This Night", pourtant, on ne retient pas l'impression gadget d'une Babel Tower européenne, mais la révélation la plus remarquable d'un chanteur aisément moderne dont la sève intense remonte, à l'évidence, de bien plus profond que la plupart de ses contemporains.

Influences ? Culture ? Retrouvant ses Attractions et son Nick Lowe de jadis, Elvis Costello, dont le trop plein émotif demande DEUX albums l'an, joue plus brutalement que jamais à mesurer la force dévastatrice de sa rage ou pullulement incessant de ses références. On ne sait qui gagne, sinon l'auditeur.

"Pop Satori", "Illumination Pop", beau résumé de l'ambiance d'une année. Sous le signe du Pop, ascendant rock, une nouvelle classe remuante arrive à point pour charmer une nouvelle génération de teenagers en une irruption bien adaptée aux nouveaux media. Clips ligne claire, fougue contagieuse, Lio et Elli, délicieusement sexy et résolument dansantes, nous ont offert deux vrais et beaux hits. Magie pop et belles chansons. Etienne Daho pratiquait ca depuis quelques années. Il le fait juste de mieux en mieux, ou meilleur moment, lui aussi tirant le juste parti du modernisme sonore.

L'an passé, Eurythmics, avec Be Yourself Tonight avaient réalisé un chef d'oeuvre, un sommet d'équilibre dans l'art de conjuguer l'âme éternelle de cette musique et son langage présent. En 86, d'urgence, bits même pas refroidis, Annie Lennox et Dave Stewart gardent l'âme mais parlent la longue plus classique du rock 'n' roll. Revenge (sur quoi ?) est donc tout aussi brûlant mais bien moins crucial. Un ton en dessous. Mois à ce niveaulà, cela suffit pour rester sur k dessus de la pile.

Rock 'n' roll... ça alors, ce vieux serpent rampe-t-il donc toujours ? En tout cas, The Rolling Stones, la plus historique, la plus vénérable, la plus démodée, la plus moquée des formations du genre en a pondu une brillante édition 86, un "Sole Boulot" tout en guitares précises et griffues, en rhythm'n'blues recraché, en violence sans détours. Comme toujours, on dit que c'est leur meilleur depuis "...", comme toujours on se demande si ce ne sera pas le dernier. Là, ça semble juste vrai.

Enfin, pour symboliser toutes les joyeuses collisions inter-ethniques, trans-musicales et spatio-temporelles de 1986, voici les rappers de RUN DMC qui font un tube ravageur avec un ancien morceau d'Aerosmith, groupe de heavy rock 'n' roll des ansées 70, "Walk This Way". l'année où valsèrent les étiquettes ?

Scanning errors uncorrected...


Tags: Blood & ChocolateThe AttractionsNick LoweKing Of AmericaDon't Let Me Be MisunderstoodPrincePaul SimonBruce SpringsteenEurythmicsBe Yourself TonightAnnie LennoxDave StewartThe Rolling StonesJohn PeelKurt WeillSuzanne VegaThe BanglesPeter Case

-
<< >>

Best, No. 222, January 1987


Blood & Chocolate is included in the best albums of 1986.

Images

1987-01-00 Best pages 46 & 55.jpg
Page scans.


Top albums


Best

  1. Prince & The Revolution — Parade
  2. Peter Gabriel — So
  3. Stan Ridgway — The Big Heat
  4. Les Rita Mitsouko — The No Comprendo
  5. Elvis Costello & The Attractions — Blood & Chocolate
  6. Etienne Daho — Pop Satori
  7. Eurythmics — Revenge
  8. Stephan Eicher — I Tell This Night
  9. Paul Simon — Graceland
  10. Rolling Stones — Dirty Work


Top singles
  1. Prince & The Revolution — "Kiss"
  2. Lio — "Les Brunes Comptent Pas Pour Des Prunes"
  3. Elli Medeiros — "Toi Mon Toit"
  4. Run DMC — "Walk This Way"
  5. Les Rita Mitsouko — "Andy"



Leurs N° 1


translate
   Best

Ils ont placé en tète de leurs listes

Gerard Bar David:
■ Stan Ridgway, The Big Heat (33);
■ Niagara, "L'amour A La Plage" (45)

Bruno Blum:
■ Carmel, The Falling (33);
■ Prince, "Kiss" (45)

Georges Daublon:
■ New Order, Brotherhood (33);
■ "John Peel Sessions" (45)

Emmanuelle Debaussart:
■ Stranglers, Dreamtime (33);
■ "So Nice In Nice" (45)

Eudeline:
Lost In The Stars, The Music Of Kurt Weill (33);
Elvis Costello, "Don't Let Me Be Misunderstood" (45)

Francis Dordor:
Elvis Costello, King Of America (33),
■ Prince, "Kiss" (45)

Francois Ducray:
Elvis Costello, Blood & Chocolate (33);
■ Lio, "Les Brunes Comptent Pas Pour Des Prunes" (45)

Jean-Éric Perrin:
■ Stephan Eicher, I Tell This Night (33);
■ Elli Medeiros, "Toi Mon Toit" (45)

Philippe Lacoche:
■ Parabellum (33);
■ Aubert 'N'ko, "Juste Une Illusion" (45)

Christian Lebrun:
■ Peter Gabriel, So (33);
■ Prince, "Kiss" (45)

Herve Picart:
■ Pallas, The Wedge (33);
■ Cyndi Lauper, "True Colors" (45)

Sacha Reins:
Bruce Springsteen, Live 1975-85 (33); Simply Red, "Holding Back The Years" (45)

Jean-michel Reusser:
■ Peter Gabriel, So (33);
■ Suzanne Vega, "Gypsy" (45)

Gilles Riberolles:
■ Bangles, Different Light (33);
■ Prince, "Girls & Boys" (45)

Laurence Romance:
■ Communards (33);
■ Nick Cave, "The Singer" (45)

Jose Ruiz:
■ Peter Case (33);
■ Alex Chilton, "No Sex" (45)


Cover and contents page.
1987-01-00 Best cover.jpg 1987-01-00 Best page 03.jpg

-

Magazine scans thanks to Fulvio Fiore.

Back to top

External links