Cela manquera pas d'agacer certains — les philistins rétifs d'égal de toute façon toute au charme du bonhomme — mais c'est ainsi: à peine six mois après l'excellent et touffu King of America, Elvis Costello est de retour, avec un nouvel album qui salue ses retrouvailles avec son groupe régulier, les Attractions.
On pouvait craindre de cette collaboration qu'elle collaboration aboutisse un certain confort, celui d'un qui connaît toutes les règles du jeu et se contente de bien les répéter (écueil que Costello avait brillamment évité en allant enregister King of America aux Etats-Unis, avec des musiciens presque vétérans). Or c'est tout le contraire qui se passe. Moins pugnaces et baroques qu' à l'accoutumée, les Attractions semblent servir respectueusement les compositions d'un vieux maître qu'ils admirent. Sans excès, mais avec cœur et talent.
Dire que ces chansons sont toutes, peu ou prou, magnifiques, d'une richesse absolument sans équivalent dans production britannique contemporaine, paraîtra insuffisant. On se rabattra, faute de place, sur des détails: la présence sur deux morceaux de sa jeune épouse, Cait O'Riordan, bassiste des Pogues; presque élastique du songwriting (trois chansons dépassent les six minutes); le caractère sanguin et bouillant de l'ensemble. Pour terminer sur un appel dont le prosélytisme n'a d'égal que la candeur: rejoignez la confrérie des fous de Costello!
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