Mardi, le show de Larry Carlton à peine embrayé et la déception d'apprendre qu’Elvis Costello se produirait sans son groupe ne pouvaient qu’attiser nos craintes. Et lorsque Nick Lowe entama un pensum ennuyeux et ramollo, on 'choisit très vite d’établir notre quartier général au zinc le plus éloigné de la scène. Mais comme Zorro, Costello est arrivé, eh, eh... tout a soudain basculé.
Avez-vous déjà assisté au tournage d’une publicité pour un quelconque détergent? Plus d’une heure durant, Larry Carlton a vendu son jazz-rock aussi lisse et poli que Mister Proper en personne aurait pu s’y voir dedans. Sans angles et sans contrastes, cette option fit la part belle au leader qui ne manqua pas une occasion de se lancer dans des solos dont raffolent les connaisseurs. Décidément, nous ne sommes que de pauvres ignares en la matière.
De l’ennui au bonheur
Dès l’arrivée sur scène de ce brave Nick Lowe, la désagréable impression d’avoir déjà subi ce mauvais scénario nous assailla. En effet, lors de la dernière apparition de Costello en Suisse romande - Genève -, le king, accompagné en tout et pour tout de ce grand nigaud de T Bone Burnett, nous avait gratifiés d’une bonne tranche de folk-song comme seuls quelques cow-boys de Plan-les-Ouates pouvaient l’apprécier. Bref, le concert de trop dans une soirée chargée. Plus emballée, plus convaincante aussi fut la prestation de Chris Difford et Glenn Tilbrook. Mais comment apprécier lorsque votre patience n’y résiste plus?
Enfin, Elvis Costello présida les ébats. Un vrai bonheur. Enchaînant les compositions de Spike, son dernier album, recréant les ambiances et les émotions particulières de chaque morceau, Elvis, le king britannique, allait faire étalage de son énorme talent. Un incroyable charisme et une voix hors du commun irradièrent cette soirée jusqu’alors des plus ternes.
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