Le Monde, June 29, 1994

From The Elvis Costello Wiki
Jump to navigationJump to search
... Bibliography ...
727677787980818283
848586878889909192
939495969798990001
020304050607080910
111213141516171819
202122232425 26 27 28


Le Monde

France publications

Newspapers

Magazines

Online publications


European publications

-
Musiques

ELVIS COSTELLO à l'Olympia La seconde jeunesse d'un rocker anglais


translate
  

Il y a seize ans, Elvis Costello, accompagné de son groupe, les Attractions, jouait pour la première fois à Paris, investissant l'Olympia à l'occasion de la sortie de This Year's Model, leur deuxième album. Lundi 27 juin, les mêmes étaient réunis au même endroit. Pete Thomas (batterie), toujours longiligne, Steve Nieve (claviers) et Bruce Thomas (basse), arrondis comme Elvis par quelques kilos supplémentaires. Pourtant, dès le premier accord de There's No Action, morceau qui ouvrait déjà leur album en 1978, on est rafraîchi par le tonus de cet éternel " jeune homme en colère " et la verdeur de ses musiciens.

On est pourtant loin de cette fin des années 70 qui avait vu Costello sortir trois disques frénétiques _ My Aim Is True (1977), This Year's Model (1978), Armed Forces (1979) _ parfaitement en phase avec leur époque. Près d'une quinzaine d'albums et presque autant de visages pour un des auteurs-compositeurs les plus doués de l'histoire du rock anglais, qui a multiplié les expériences. Séparé des Attractions depuis 1986, on l'a vu jouer avec Paul McCartney, les musiciens de Tom Waits ou le Brodsky Quartet. Souvent passionnant, parfois difficile à suivre quand il prend plaisir à trop compliquer son propos. Peut-être pour retrouver le goût d'une simplicité perdue, il a demandé aux Attractions d'interpréter des chansons de son nouvel album, Brutal Youth, un de ses disques les plus instantanés. Sur la scène de l'Olympia, ces retrouvailles ont vibré avec l'urgence de leurs premières années.

On connaît la faculté de Costello à s'identifier à certains de ses héros. On l'a déjà vu imiter à la perfection John Lennon, Bob Dylan ou Roy Orbison. Pendant ce concert, le deuxième de sa tournée européenne, il n'a fait qu'un avec le leader des Attractions qu'il fut à l'époque de leur trilogie. Jeu de guitares d'une sécheresse convulsive, voix capable d'agresser les aigus, il puise l'essentiel de son répertoire dans des disques qui concentrent tension et génie mélodique. Loin de ressembler à des gardiens de musée, les Attractions ont déboulé avec insolence, illuminés par la fantaisie baroque de Steve Nieve. Face à des chansons qui n'ont pas pris une ride, celles de Brutal Youth font bonne figure. Les thèmes ne sont plus les mêmes, la frustration amoureuse n'est plus le principal moteur de l'inspiration d'Elvis Costello. S'il chante encore avec une déchirante conviction, I Don't Want to Be Your Lover/I Just Want to Be Your Victim (Je ne veux pas être ton amant/Juste ta victime), il ne l'écrirait sans doute plus. La société anglaise et ses injustices aiguisent aujourd'hui sa cruauté. Ses indignations expliquent le mordant de titres comme Kinder Murder ou 20 % Amnesia, et le secret de cette seconde jeunesse.

Article.jpg


Tags: The AttractionsOlympia (Paris)This Year's ModelPete ThomasSteve NieveBruce ThomasNo ActionMy Aim Is TrueArmed ForcesPaul McCartneyTom WaitsThe Brodsky QuartetBrutal YouthJohn LennonBob DylanRoy OrbisonKinder Murder20% Amnesia

-

Le Monde, June 29, 1994


Le Monde reviews Elvis Costello and The Attractions on Monday June 27, 1994 at Olympia, Paris, France.


-



Back to top

External links