Sting et Elvis Costello s'essaient à l'opéra dans Welcome To The Voice, créé pour cinq soirs au Théâtre du Châtelet à Paris. Ce sont deux rock-stars en grande forme qui reçoivent : Costello, 54 ans, lunettes légendaires, feutre rétro vissé sur la tête. Sting, 57 ans, bronzé, barbu, détendu. Les deux compères ont l'air ravis de se plonger dans une aventure inédite initiée par Steve Nieve, le pianiste de Costello.
"Ce n'est pas un opéra rock", précise d'emblée Elvis, qui a su en trente ans passer de disques punk à des quatuors à cordes au milieu d'albums plus intimistes. En revanche, on n'y attendait pas Sting. A vrai dire, lui non plus. " Il y a quatre ans, j'ai été approché pour chanter sur le disque du projet, explique l'intéressé. Steve et Muriel Teodori, qui a fait le livret, ne voulaient pas que je le fasse comme un artiste lyrique mais avec mon timbre normal. Il y a un an, ils m'ont proposé de poursuivre sur scène. Je me suis dit : "Est-ce que j'ai envie de m'enfermer dans un truc pareil ?"
Mais le chanteur de Police a relevé le défi, où l'on retrouve également son fils Joe Sumner. Dans Welcome to the Voice, Sting incarne Dionysos, ouvrier métallurgiste qui tombe amoureux d'une voix et donc d'une femme, Lily jouée par Sylvia Schwartz : "Je me dis que je suis une partie de ce héros, avec ma voix de prolétaire. C'est vrai, elle est populaire, pas lyrique." Elvis Costello, lui, joue un commissaire. On tente alors une question subsidiaire sur la nouvelle fin de Police après sa reformation triomphale. " Pourquoi on arrête ? Pourquoi pas, rétorque Sting, déjà moins bavard. On est revenu par envie nostalgique, c'est fait et c'est fini (en français). "
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