Le Point, July 21, 2010

From The Elvis Costello Wiki
Jump to navigationJump to search
... Bibliography ...
727677787980818283
848586878889909192
939495969798990001
020304050607080910
111213141516171819
202122232425 26 27 28


Le Point

France publications

Newspapers

Magazines

Online publications


European publications

-

Diana Krall déroule son élégance glaciale


translate
Sacha Reins

Tout l'été durant, Le Point.fr prend la route du jazz dans le sillage de Sacha Reins. Chaque jour, vivez un moment fort. Avant Jazz in Marciac dans le Gers (du 30 juillet au 15 août), nous faisons escale aux Nuits de la guitare de Patrimonio en Corse (jusqu'au 24 juillet) .

Un curieux micro-climat s'est abattu brutalement sur le Festival de Patrimonio mardi soir. Tout ce qui distinguait ce festival : sa décontraction, sa convivialité, son humanité, son organisation favorisant les rapports simples entre ses bénévoles, ses partenaires, les médias et les artistes dans un périmètre protégé derrière la scène (discussion chaleureuse et improvisée l'avant-veille avec un George Benson ravi), tout cela a volé en éclats. Retour à l'ère glaciaire.

L'espace derrière la scène a été sécurisé (c'est-à-dire que plus personne n'avait le droit d'y pénétrer), interdiction d'entrer sur le site du festival avec un appareil de photo, interdiction de pénétrer dans l'enceinte du festival pendant la première chanson (une première pour un site de festival), interdiction aux spectateurs installés dans la clairière de se lever pendant le spectacle, etc. En coulisse, ce n'était pas mieux. Que se passait-il donc ? Prince avait-il soudainement décidé de venir jouer en Corse ? Barbra Streisand était-elle en repérage pour l'année prochaine ? Barack Obama de passage avec Will.i.am ? Rien de tout cela. C'était tout simplement Diana Krall qui jouait sa diva.

Subtile et pudique

Venue avec son mari Elvis Costello qui partageait l'affiche avec elle (curieusement, il était programmé en seconde partie, en vedette), on s'inquiétait depuis la veille de sa réaction en apprenant la présence de Melody Gardot (qu'elle voit évidemment avec un mauvais oeil grignoter son territoire) et de l'arrivée du Steinway qu'elle emmène partout avec elle... Bref, l'ambiance n'était pas des plus chaleureuses quand elle prit possession de la scène avec son trio composé d'Anthony Wilson à la guitare, Robert Hurst à la basse et Karriem Riggins à la batterie.

Diana Krall n'est pas une expansive. Mais quand elle s'installe dans son répertoire de standards du jazz, de la pop et de la bossa-nova, place à l'élégance (certes glacée) toujours séduisante. Elle ne se met pas en danger, mais explore avec sensibilité des territoires déjà maintes fois visités par Nat King Cole, Carlos Jobim ou Frank Sinatra et en extrait de nouvelles pépites. La subtilité l'emporte sur le spectaculaire, la pudeur sur l'abattage. Elle ne cherche pas à se mettre en valeur, c'est à son public de faire l'effort de venir vers elle. Mais, une fois qu'il l'a fait, il est hautement récompensé par les merveilles qu'il découvre.

Costello ravi

Une fois le set de Diana Krall terminé, changement radical d'ambiance. "Je ne sais pas comment Elvis fait pour me supporter, avouait la diva l'année dernière à New York, je suis tellement chiante." L'espace derrière la scène est rouvert, les consignes sur l'interdiction de se lever et de photographier levées. Elvis Costello arrive, rigolard et décontracté avec ses musiciens. Il est vêtu d'un costume sombre, d'une cravate et d'un canotier. Entre Buster Keaton et les Blues Brothers. Elvis Costello aime la musique, toutes les musiques, avec une érudition confondante. Il est incollable sur le jazz, le blues, la country, le rock évidemment et même le classique et consacre chacun de ses albums à un genre différent. Le dernier Secret, Profane & Sugarcane fut enregistré à Nashville et produit par T Bone Burnett avec quelques-uns des meilleurs musiciens bluegrass et country du moment. Nommons-les puisqu'ils étaient tous là à Patrimonio (ce qui laisse encore une fois deviner un plateau plutôt coûteux) Jerry Douglas à la guitare et au dobro, Jim Lauderdale à la guitare et au chant, Dennis Crouch à la basse, Mike Compton à la mandoline, Stuart Duncan au violon et Jeff Taylor à l'accordéon.

Soutenu par cette dream team du bluegrass, Elvis Costello nous a raconté la jubilatoire histoire de la musique populaire du Sud en s'offrant des petits détours dans des classiques de la pop (You've Got to Hide your Love Away des Beatles). Une deuxième partie chaleureuse et réjouissante. Le public s'était levé et dansait. Et Costello était ravi.


Tags: Diana Krallle Festival de PatrimonioAnthony WilsonRobert HurstKarriem RigginsNat King ColeFrank SinatraSecret, Profane & SugarcaneNashvilleT-Bone BurnettJerry DouglasJim LauderdaleDennis CrouchMike ComptonStuart DuncanJeff TaylorYou've Got To Hide Your Love AwayThe Beatles

-

Le Point, July 21, 2010


Sacha Reins reviews Elvis Costello and The Sugarcanes with Diana Krall and Steve Nieve on Tuesday, July 20, 2010 at Patrimonio, Corsica, France.

Images

2010-07-21 Le Point photo 01.jpg
Photo credit: SIPA

-



Back to top

External links