Il fut le roi du punk, et il est maintenant un des princes du rock. Il a découvert The Specials, écrit pour Linda Ronstadt, etc.
Costello, en cinq ans, est devenu une figure de proue du rock-business. Avant, il se dépatouillait pourtant avec de gros problèmes. Et puis, un joûr, Nick Lowe (celui de Rockpile) a décidé de produire les disques du père Costello. Dès lors, ascension fulgurante, triomphes commerciaux et tout le reste.
Mais en somme, qu'est-ce qui fait que ce bonhomme presque rachitique, à la tête de bibliothécaire de province, ce bonhomme qui a toutes les peines du monde à être crédible à côté de sa gigantesque guitare Gretsch, puisse monopoliser une pareille attention sur sa modeste personne (en tout cas morphologiquement).
C'est certainement parce qu'il a des idées. Certes, il est l'un des inventeurs du punk, avec tout ce que cela suppose comme publicité, mais aussi comme inconvénient pour la suite d'une carrière. Certes il a su profiter du regain d'intérêt des jeunes pour le rock aigrelet des Sixties. Certes encore et toujours, ses musiques sont remarquables. Mais jamais je ne trouverai d'où provient l'étincelle qui fit exploser Costello. Le seul fait indéniable est que l'Anglais est là. Monumental. On parle de lui comme s'il avait existé depuis la nuit des tempe; il est déjà presque légendaire. Une légende qui ne souffrira en tout cas pas de Trust, le nouvel album de ce minuscule géant. Tous les titres s'enchaînent dans une apparente bonne humeur, malgré des textes souvent violents. Nous sommes au pays de la dérision. Elvis Costello, corrosif dans ses mots, cache bien ses idées premières par des musiques en chocolat, qui n'ont l'air de rien.
Si on ne prend garde qu'aux mélodies, on se contente parfaitement de ce rock bien ficelé, tantôt un peu trop fade et tantôt un peu trop enlevé. C'est certainement ce qu'a voulu Costello qui ne sera décidément jamais content s'il ne peut pas déranger. Je relève encore que les musiques du maître se sont bien démocratisées, certainement par l'effet de la production de Nick Lowe. A écouter attentivement, et à expliquer à vos copains qui ne comprennent pas l'anglais (moi je me suis fait expliquer). Bonnes soirées en perspectives.
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