Télérama, April 22, 2009

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Armed Forces

Elvis Costello

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   François Gorin

L'appareil photo de This Year's Model (un Hasselblad, je vous prie) ne trompait personne : c'était un flingue. Avec Armed Forces, Costello appuie un peu plus fort sur la gâchette et fait dans le littéral. "Green Shirt," "Goon Squad," "Two Little Hitlers" et le triomphant "Oliver's Army," pour ne citer que ceux-là. 1978-79, lui et sa troupe sont en campagne.

A nous l'Amérique. Demain, le monde. Un empire pour mes hennissements. Je me suis parfois demandé s'il y avait vraiment cru. Il y était presque. Riviera lui soufflait des trucs à l'oreille. Lunettes noires, alcool, drogues, pin-up blondes… Quand on a le culot de s'appeler Elvis au pays où le cadavre de Presley était tout juste fumant, mieux vaut avoir un peu d'arrogance en magasin. Les images du Costello de cette époque le montrent au bord de l'apoplexie, en sueur, et conquérant. Un peu ridicule, aussi ? Quand déboulait "Oliver's Army," personne ne rigolait. C'est le plus formidable single de ce moment-là, plein de références incompréhensibles (Churchill, Johannesburg) et qui donnait l'irrépressible envie de crier à tue-tête : and I would rather be anywhere else, than here to-oday ! Cette fois, Nieve escalade et dégringole un grand piano piqué sur… Abba. Nick Lowe était fan des Suédois, Elvis aussi. Plus punk que punk ! Ils avaient des goûts tordus ? Dans sa furie plagiaire, Costello était tout le contraire d'un Bowie bon chic-bon goût, et plus propice à l'obsession.

Pas après pas, single après single, on le suivait. Si peu anglais. Pas exactement le dandy de service. Chez lui, l'élégance est accidentelle. On sent l'effort souvent, trahi par une voix qui n'en finit pas de ne pas s'aimer et vibre avec tout ce qu'elle a. Sur "Oliver's Army," ce n'est pas un problème : le souffle emporte tout. Comme chez Graham Parker, il y avait ce tropisme américain, dont on ne voyait pas encore le début. Chacun cherchant la soul et sa chaleur. Ce sera pour Get Happy !!, le suivant, bréviaire Motown en main.


Tags: Armed ForcesNick LoweSteve NieveOliver's ArmyGreen ShirtGoon SquadTwo Little HitlersTrustBig Sister's ClothesThis Year's ModelGet Happy!!Clowntime Is OverAlmost BlueJake RivieraElvis PresleyABBADavid BowieGraham ParkerMotown

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Télérama, April 22, 2009


François Gorin reviews Armed Forces and Trust.

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2CD AF BONUS BOOK FRONT.JPGTrust album cover.jpg



Trust

Elvis Costello

François Gorin

Bien sûr, comme on est chez lui, ça se tortille un peu. La voix prend un accent plus doux, une mesure plus… humaine ? "But it's easier to say I love you… than yours, sincerely I suppose… All little sisters… like to try on big sister's clothes…" Déjà dans "Clowntime Is Over" (à la fin de Get Happy !!, plus tard viendra une superbe version lente), le Costello cynique et torturé bien connu des foules passait aux aveux romantiques : "who's making lover's lane safe again for lovers?" Le faux dur cachait-il un cœur d'artichaut ? Dire "je t'aime," est-ce vraiment plus facile que "sincèrement à toi"?

Dès le début, il y avait quelque chose de pas très moderne chez Elvis Costello. On trouvait là l'écho de nos propres résistances aux forces du moment. Almost Blue, l'album suivant, sera un vrai pas de côté, le premier. Dès Trust, la quasi star new wave est out, son imposture fait long feu, c'était sans doute mieux pour sa santé et ça lui fournira d'autres sujets de chanson, comme s'il en avait besoin… Désormais, il n'était plus qu'à nous, ses fidèles.

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