Rolling Stone France, October 12, 2018: Difference between revisions

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'''Costello au sommet de son art'''.
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En choisissant d’enregistrer avec [[The Imposters]] pour la première fois depuis dix ans (''Momofuku,'' 2008), Elvis Costello avait une idée bien précise en tête : “Je savais que si on pouvait faire un album ayant la portée d’''Imperial Bedroom'' et un peu de la beauté et de l’émotion de ''Painted From Memory'' (son disque avec [[Burt Bacharach]]), on tiendrait vraiment quelque chose”, déclarait-il en annonçant la sortie de ''Look Now'' dans un contexte plutôt alarmant – l’interruption brutale de sa tournée, en juillet, pour être opéré en urgence d’un cancer qualifié de virulent. Sans dissiper réellement nos inquiétudes, ''Look Now'' se révèle, dès la première écoute, à la hauteur des ambitions artistiques de son auteur… et même beaucoup plus que ça : il résonne, par sa puissance et sa charge émotionnelle, comme un condensé parfait de toute sa carrière, capture la quintessence de son art du songwriting. D’un côté, les rock songs du Costello new wave, telle l’explosive “[[Under Lime]]”, chanson d’ouverture au prélude fracassant – grosse caisse, cymbales, voix naviguant entre glissandos, crescendo et decrescendo, accelerando et deccelerando – avec ses breaks de cuivres et de bois si [[Beatles]], ses cascades baroques d’harmonies vocales… De l’autre, les sublimes ballades rehaussées par le piano de [[Steve Nieve]] et ces orchestrations de cordes tourbillonnantes, comme “[[I Let The Sun Go Down|I Let the Sun Go Down]]”, sublime pop song crépusculaire qui embrase autant Lennon-McCartney que Bowie (“It’s time to say goodbye” (…) “The sun goes down” (…) “I’m too young”…). Tout aussi poignante, et comme imprégnée du caractère incertain de l’avenir, “[[Don't Look Now|Don’t Look Now]]”, composée avec Burt Bacharach, ici au piano, sonne comme un aveu intime, plein d’amour et de vulnérabilité, qui donne le frisson. “Don’t look now, don’t you dare… I’m not decent (…) This is nothing” : ces mots, il les susurre à une femme – [[Diana Krall]] –, à ce père disparu, qui fut chanteur au sein d’un orchestre sans gloire, qu’il a tant aimé, à son public, à lui-même. “J’ai grandi au milieu de milliers de vinyles, je refuse les étiquettes musicales”, nous a-t-il dit un jour. Partout, dans cet album à la richesse diablement costellienne, passant d’un dessin à une immense toile, s’exprime cette formidable exubérance musicale, cette inspiration qui s’autorise toutes les libertés (chœurs Motown, éclats de jazz ou riffs de cuivres afro-cubains sur “[[Burnt Sugar Is So Bitter|Burnt Sugar is So Bitter]]”, coécrit avec [[Carole King]]), sans souci de plaire ni d’être au goût du jour. Juste d’être enfin lui- même… et, probablement, l’un des plus grands songwriters de l’Histoire.
En choisissant d’enregistrer avec The Imposters pour la première fois depuis dix ans (''Momofuku,'' 2008), Elvis Costello avait une idée bien précise en tête : “Je savais que si on pouvait faire un album ayant la portée d’''Imperial Bedroom'' et un peu de la beauté et de l’émotion de ''Painted From Memory'' (son disque avec Burt Bacharach), on tiendrait vraiment quelque chose”, déclarait-il en annonçant la sortie de ''Look Now'' dans un contexte plutôt alarmant – l’interruption brutale de sa tournée, en juillet, pour être opéré en urgence d’un cancer qualifié de virulent. Sans dissiper réellement nos inquiétudes, ''Look Now'' se révèle, dès la première écoute, à la hauteur des ambitions artistiques de son auteur… et même beaucoup plus que ça : il résonne, par sa puissance et sa charge émotionnelle, comme un condensé parfait de toute sa carrière, capture la quintessence de son art du songwriting. D’un côté, les rock songs du Costello new wave, telle l’explosive "Under Lime," chanson d’ouverture au prélude fracassant – grosse caisse, cymbales, voix naviguant entre glissandos, crescendo et decrescendo, accelerando et deccelerando – avec ses breaks de cuivres et de bois si Beatles, ses cascades baroques d’harmonies vocales… De l’autre, les sublimes ballades rehaussées par le piano de Steve Nieve et ces orchestrations de cordes tourbillonnantes, comme "I Let The Sun Go Down," sublime pop song crépusculaire qui embrase autant Lennon-McCartney que Bowie (“It’s time to say goodbye” (…) “The sun goes down” (…) “I’m too young”…). Tout aussi poignante, et comme imprégnée du caractère incertain de l’avenir, "Don't Look Now," composée avec Burt Bacharach, ici au piano, sonne comme un aveu intime, plein d’amour et de vulnérabilité, qui donne le frisson. “Don’t look now, don’t you dare… I’m not decent (…) This is nothing” : ces mots, il les susurre à une femme – Diana Krall –, à ce père disparu, qui fut chanteur au sein d’un orchestre sans gloire, qu’il a tant aimé, à son public, à lui-même. “J’ai grandi au milieu de milliers de vinyles, je refuse les étiquettes musicales”, nous a-t-il dit un jour. Partout, dans cet album à la richesse diablement costellienne, passant d’un dessin à une immense toile, s’exprime cette formidable exubérance musicale, cette inspiration qui s’autorise toutes les libertés (chœurs Motown, éclats de jazz ou riffs de cuivres afro-cubains sur "Burnt Sugar Is So Bitter," coécrit avec Carole King), sans souci de plaire ni d’être au goût du jour. Juste d’être enfin lui- même… et, probablement, l’un des plus grands songwriters de l’Histoire.
 
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'''Rolling Stone France, October 12, 2018
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Elvis Costello & The Imposters: look and listen… now!


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   Alain Gouvrion

Costello au sommet de son art.

En choisissant d’enregistrer avec The Imposters pour la première fois depuis dix ans (Momofuku, 2008), Elvis Costello avait une idée bien précise en tête : “Je savais que si on pouvait faire un album ayant la portée d’Imperial Bedroom et un peu de la beauté et de l’émotion de Painted From Memory (son disque avec Burt Bacharach), on tiendrait vraiment quelque chose”, déclarait-il en annonçant la sortie de Look Now dans un contexte plutôt alarmant – l’interruption brutale de sa tournée, en juillet, pour être opéré en urgence d’un cancer qualifié de virulent. Sans dissiper réellement nos inquiétudes, Look Now se révèle, dès la première écoute, à la hauteur des ambitions artistiques de son auteur… et même beaucoup plus que ça : il résonne, par sa puissance et sa charge émotionnelle, comme un condensé parfait de toute sa carrière, capture la quintessence de son art du songwriting. D’un côté, les rock songs du Costello new wave, telle l’explosive "Under Lime," chanson d’ouverture au prélude fracassant – grosse caisse, cymbales, voix naviguant entre glissandos, crescendo et decrescendo, accelerando et deccelerando – avec ses breaks de cuivres et de bois si Beatles, ses cascades baroques d’harmonies vocales… De l’autre, les sublimes ballades rehaussées par le piano de Steve Nieve et ces orchestrations de cordes tourbillonnantes, comme "I Let The Sun Go Down," sublime pop song crépusculaire qui embrase autant Lennon-McCartney que Bowie (“It’s time to say goodbye” (…) “The sun goes down” (…) “I’m too young”…). Tout aussi poignante, et comme imprégnée du caractère incertain de l’avenir, "Don't Look Now," composée avec Burt Bacharach, ici au piano, sonne comme un aveu intime, plein d’amour et de vulnérabilité, qui donne le frisson. “Don’t look now, don’t you dare… I’m not decent (…) This is nothing” : ces mots, il les susurre à une femme – Diana Krall –, à ce père disparu, qui fut chanteur au sein d’un orchestre sans gloire, qu’il a tant aimé, à son public, à lui-même. “J’ai grandi au milieu de milliers de vinyles, je refuse les étiquettes musicales”, nous a-t-il dit un jour. Partout, dans cet album à la richesse diablement costellienne, passant d’un dessin à une immense toile, s’exprime cette formidable exubérance musicale, cette inspiration qui s’autorise toutes les libertés (chœurs Motown, éclats de jazz ou riffs de cuivres afro-cubains sur "Burnt Sugar Is So Bitter," coécrit avec Carole King), sans souci de plaire ni d’être au goût du jour. Juste d’être enfin lui- même… et, probablement, l’un des plus grands songwriters de l’Histoire.

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Rolling Stone France, October 12, 2018


Alain Gouvrion reviews Look Now.

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Illustration: Alain Frétet.

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