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Hé oui, le binoclard est de retour sur le blog ! Mais bon, sans doute pour un seul album, ceci dit... Enfin, on verra, parce que j'ai quand même bien envie, un jour, de parler aussi de King Of America et Almost Blue. Mais pour le moment, place au quatrième album d'Elvis Costello : Get Happy !, un album qui, je le sens, sera compliqué à chroniquer. Pourquoi ? Hé bien, vous en connaissez beaucoup, vous, des albums avec autant de morceaux, pour, au final, une durée aussi courte ? Il vous suffit de regarder le tracklisting en bas d'article (ensuite, revenez lire le reste, d'accord ?), il y à, je ne vais pas vous demander de compter péniblement mais je vais vous le dire directement, il y à 20 morceaux ici, 10 par face. L'album est certes plus long qu'un album habituel, mais, compte tenu du nombre de morceaux, pas si long que ça : 48 minutes, presque 49. Evidemment, les morceaux sont courts, certains font un peu moins de 2 minutes, très peu vont au-delà des 3 minutes, le plus long des morceaux, le dernier par ailleurs, fait 3,35 minutes. On est pas loin de Wire ou des Ramones, en fait. Sorti en 1980, cet album fait suite au très réussi Armed Forces, qui faisait, lui, suite au monumental This Year's Model qui, lui, succédait au très réussi album inaugural de la carrière de Costello, My Aim Is True (albums sortis en 1979, 1978 et 1977 respectivement). Toujours entouré de ses Attractions et produit par Nick Lowe, Elvis Costello signe ici un album particulièrement remarquable. Apparemment, Elvis a conçu ce disque en grande partie pour se faire excuser d'une déclaration polémique qu'il avait eue en conversation alcoolisée, en 1979, dans un bar de Colombus (Ohio), avec Stephen Stills et Bonnie Bramlett, il aurait traité James Brown et Ray Charles de négros ignorants (ajoutant 'aveugle' pour le dernier cité, évidemment), ce qu'il a, une fois dessoûlé, immédiatement regretté, mais le mal était fait. Et toi, t'es pas un binoclard, Declan ?
Get Happy !, manière pour lui de rendre hommage, via sa propre musique, à la soul qu'il n'a jamais cessé d'adorer, est sorti sous une pochette orange criarde et rétro faisant penser aux albums des années 60, on a même ajouté un faux ringwear (trace circulaire de disque au travers de la pochette dûe à l'usure) au centre du recto et sur les bords du verso. On notera deux choses au sujet du verso (photo ci-dessus) : d'abord, les deux faces sont interverties, ce qui, au dos, est indiqué comme étant la face A est en fait la B. L'album démarre par Love For Tender, pas par I Can't Stand Up For Falling Down. Il n'a jamais été précisé si cette erreur était volontaire, toujours est-il que les labels de faces, pour le vinyle, sont sans erreur, eux. Ensuite, au dos de pochette, en tout petit, se trouve une note explicative du producteur, le génial Nick Lowe, qui rassure les futurs acquéreurs (ou récents acquéreurs) de l'album, qui pourraient craindre que le fait de trouver 10 titres par face signifierait forcément une qualité audio de moins bonne qualité (dû au resserrement des sillons), or il n'en est rien, l'album a été scrupuleusement monté en studio fin d'éviter ce désagrément, et la qualité sonore est aussi bonne que si l'album ne comprenait que 5 ou 6 titres par face. Bref, soyez heureux, conclut Nick Lowe. L'album a effectivement de quoi rendre heureux : avec Imperial Bedroom (1982) et This Year's Model (1978), on est ici dans le sommet absolu du Buddy Holly déglingué, 20 chansons, dont 18 morceaux originaux signés Costello seul (I Can't Stand Up For Falling Down est une reprise de Sam & Dave, et I Stand Accused, de Head, Hands & Feet), et aucun rejet à faire.
Je ne peux pas rentrer dans le détail, morceau par morceau, mais entre The Imposter, Riot Act, New Amsterdam, 5ive Gears In Reverse (cette basse en intro, mamma mia de bordel à cul...), Secondary Modern et Beaten To The Punch, ce quatrième opus d'Elvis Costello & The Attractions est un authentique régal de pop/new-wave très orientée soul. Get Happy !, qui rend effectivement heureux le temps qu'on l'écoute, est un chef d'oeuvre du genre, tout juste surclassé par Imperial Bedroom, l'album qu'Elvis sortira en 1982 et qui en reprend, quelque part, un peu la trame (15 titres pour une cinquantaine de minutes), en mode pop baroque. Get Happy ! sera très bien accueilli par la presse, Costello est définitivement adoubé avec ce disque, qui sera suivi de deux albums en 1981 : Trust, excellent, et Almost Blue, album de reprises de chansons de country aussi court qu'un peu frustrant, mais attachant. De toute façon, entre son premier album et King Of America (1986), soit pendant presque 10 ans, rien à retirer dans la discographie de Costello (après, ça se gâte). Mais, vous l'avez sûrement pigé, Get Happy ! est, avec le cru de 1982 et celui de 1978, le haut du panier !
FACE A
Love For Tender
Opportunity
The Imposter
Secondary Modern
King Horse
Possession
Man Called Uncle
Clowntime Is Over
New Amsterdam
High Fidelity
FACE B
I Can't Stand Up For Falling Down
Black And White World
5ive Gears In Reverse
B Movie
Motel Matches
Human Touch
Beaten To The Punch
Temptation
I Stand Accused
Riot Act
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