Belgium Soir, October 25, 2003

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Elvis Costello en concert ce dimanche
à Bruxelles Les amours d'un homme mûr


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   Didier Stiers

Elvis Costello publie son nouvel album, National Ransom

Avec North, on retrouve un Costello jazzy et classique. Autre facette d'un artiste versatile mais honnête. Il sera au Cirque royal, entre cordes et piano.

Entre deux apparitions au cinéma, une musique de ballet et une nouvelle collaboration avec la mezzo soprano suédoise Anne Sofie von Otter, Mister MacManus a retrouvé, sur North, son fidèle Steve Nieve, Marc Ribot et le Brodsky Quartet. Avant de nous accorder une interview très paisible...

Qu'est-ce qui vous a amené à changer de registre, après le rock de When I Was Cruel ?

La manière dont j'ai écrit ces nouvelles chansons. Une fois terminées, j'allais devoir choisir. Les transformer en quelque chose de plus agressif en aurait cassé les vertus. Mais il n'est pas inhabituel pour moi de sortir consécutivement deux disques aussi différents. Je reste juste fidèle aux sentiments qui m'habitent quand je travaille.

Quand vous dites que North correspond à ce que vous aviez en tête, c'est parce que vous avez travaillé dans un confort total ?

Tous les instruments, les cordes, par exemple, sont ceux que j'entendais en écrivant ces titres. Je voulais m'assurer d'avoir bel et bien besoin de ces instruments en studio. Bien sûr, les chansons fonctionnent parfaitement avec un seul piano. Et j'en avais déjà interprété certaines de la sorte. Je voulais juste les illustrer différemment, leur donner d'autres couleurs. Ici, c'est la première fois que j'ai réalisé ça moi-même, en contrôlant tout le processus du début à la fin.

Ce fut beaucoup de travail ?

Oui. J'ai travaillé huit heures par jour en studio pour enregistrer chaque morceau, puis il m'a chaque fois fallu deux ou trois heures supplémentaires pour régler les orchestrations.

Pour beaucoup de jeunes groupes, enregistrer avec une section de cordes est un luxe...

S'ils n'ont pas de gros budget, oui. Beaucoup passent du temps en studio parce que leurs chansons ne sont pas écrites au préalable, ou parce qu'ils ne savent pas jouer... S'ils s'y prenaient mieux, ils disposeraient de plus d'argent. Tout dépend donc de ce à quoi vous consacrez votre budget. Si c'est pour acheter de la drogue...

North est fait de chansons d'amour jamais mièvres. Vous avez un secret ?

C'est ce que je ressentais. Il n'y a pas de secret. J'essaie d'écrire des textes honnêtes, sans sous-entendus. Je suppose qu'avec les années j'ai acquis assez de capacités que pour y arriver. Je sais composer, réaliser des arrangements, orchestrer, jouer. Quand j'ai commencé, ce n'était pas le cas, même si j'aime encore la plupart des chansons que j'ai enregistrées par le passé.

Certains se demanderont où est le vrai Costello...

Il est dans chaque disque que je fais. Et, honnêtement, ceux-ci ne sont destinés qu'à un public imaginatif et curieux. Nier l'existence d'autres styles comme le fait parfois la presse est idiot et destructeur. Les gens dont c'est le métier d'écrire sur la musique sont obligés de penser vite, parce qu'ils ont des deadlines. Au cours des 30 dernières années, il y a eu une tendance croissante à croire que ce qui n'est qu'une opinion est la vérité. C'est dangereux et extrêmement arrogant. L'artiste, lui, ne fonctionne pas comme ça, en général. Sur cet album, j'ai travaillé avec un piano, un orchestre et ma voix dans un registre intimiste, parce que les chansons l'exigeaient.

Il y a quelques années, vous étiez une terreur pour cette presse. Assagi ?

On ne peut jamais savoir quand ça reviendra : c'est là tout le temps. Je suis extrêmement violent... mentalement. J'ai appris à en contrôler les manifestations physiques tout jeune, mais je crois que nous avons tous des comportements de cette sorte. J'ai essayé de les canaliser dans la musique. Mes passions sont très puissantes et, verbalement, elles peuvent se manifester vicieusement. Mais c'est tellement mieux que de vivre enfermé dans sa rage. Et de savoir que cette passion peut être utilisée à quelque chose de plus créatif ou de plus amusant. Elle s'exprime alors dans mes chansons, parfois tendrement comme sur ce disque-ci, même si l'intensité reste identique.·

Elvis Costello, ce dimanche 26 octobre, au Cirque royal (02-218.20.15).
CD : North (Universal Classics).

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Le Soir, October 25, 2003


Didier Stiers interviews Elvis Costello ahead of the concert, Sunday, October 26, 2003, Cirque Royal, Brussels, Belgium.


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