Best, February 1993

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The Juliet Letters

Elvis Costello & The Brodsky Quartet

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   François Ducray

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Elvis Costello ne connait qu'une logique : pousser plus avant sans relâche, et sans négliger les côtés. Comme le firent avant lui, à leurs risques et périls, tous les musiciens qui le hantent. Lesquels sont légion, et pas simplement "de rock" : des classiques sérénissimes aux populaires crin-crins, de Count Basie aux frappadingues sériels, de Franck Zappa à sa fixette de toujours, les Beatles. Plus les épiphénomènes dont il raffole, peuplés d'ombreuses gorgones vagissant on ne sait d'où à John Cale, Procol Harem, Robert Wyatt. Voilà des gens pour qui rien n'est sacré, ou alors tout. A commencer par les instruments pour le dire : timbale ou grand piano, guimbarde ou synthé, guitare ou pierre ponce.

Le madrigal, avec Costello, nous pendait donc au nez, il suffisait au bilieux binoclard de croiser l'occasion. Qui, en l'occurrence, a nom Brodsky Quartet ! Quatuor à cordes d'ailleurs pas tout-à-fait traditionnel puisqu'il se compose des deux violons, de l'alto et du violoncelle de rigueur, c'est quand même vers le défrichage, l'inconnu, l'aventure que tout ce petit monde tend. Le principe de la rencontre est au fond assez simple : c'est une confrontation de styles, et nom de genres, autour de la mise en musique d'un paquet de lettre plus ou moins apocryphes à Juliette Capulet, vierge par veuvage précoce de désopilante mémoire. De fait, on assiste à l'envol du Costello énamouré, pétaradant, vers un chant plus escarpé que jamais bien que déjà tenté (Imperial Bedroom, King Of America), porté, gonflé et parfois torpillé par des cumulo-nimbus de cordes tendues, denses, souvent explosives, comme ivres d'espaces sinon neufs, du moins fort décongestionnés. L'affaire commence en trombe, fde dru, finit en arc-en-ciel : on s'inquiète, on s'intéresse, on s'émerveille. On peut aussi tiquer, mais ce serait, n'est-ce-pas, pleurer dans la contrebasse. A contre emploi : il y a mieux à tirer de ce malgré tout quinzième album du McManus à roulette. Car il nous l'avait promis : les accidents vont survenir. Celui-là est carabiné. Et comme disait Pascal, on a tout à y gagner. Qu'on se le dise ou qu'on se les morde.

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Best, No. 295, February 1993


François Ducray reviews The Juliet Letters.

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