Ces deux-là devaient bien finir par enregistrer une grande œuvre ensemble: Alain Toussaint, compositeur et arrangeur néo-orléanais, l'un des rares capables de douceur sans forcer sur le sucre, et Elvis Costello, l'lrlandais qui, à partir des cendres du punk, parvient à enflammer le rock, le blues, la country et méme la musique classique, notamment depuis son mariage avec la pianiste Diana Krall. Mélange de compositions légendaires de Toussaint et de créations récentes de Costello, ce disque séduit finalement par son unité. Le phrasé toujours incisif d 'Elvis, le vieux piano électrique Wurlitzer martelé par Allen, ces chansons élégantes et lumineuses desquelles peuvent toujours surgir de noires coléres (Broken Promise Land, à propos de Bush toujours), il n'y a rien à jeter de cet album brillant et virtuose qui se moque des genres pour mieux célébrer la meilleure des variétés.
«The River in Reverse»,
d'Elvis Costello et Allen Toussaint. Verve/Universal
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