La Chaux-de-Fonds Impartial, April 27, 1989: Difference between revisions
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Dès son deuxième opus, Elvis Costello se démarque des modes. «This Years Model» représente, en effet, l'archétype même du disque pop de bonne qualité. Appuyé par un trio efficace, the Attractions (Steve Nieve aux claviers, Bruce Thomas à la basse et Pete Thomas à la batterie), l'Anglais peut laisser libre cours à son ironie mordante et à sa passion pour le rock. | Dès son deuxième opus, Elvis Costello se démarque des modes. «This Years Model» représente, en effet, l'archétype même du disque pop de bonne qualité. Appuyé par un trio efficace, the Attractions (Steve Nieve aux claviers, Bruce Thomas à la basse et Pete Thomas à la batterie), l'Anglais peut laisser libre cours à son ironie mordante et à sa passion pour le rock. | ||
Le succès critique et public de cet album lui permet de prendre sa place dans le gotha du monde rock. Il lui reste alors à prouver que les talents qu'on lui prête ne sont pas usurpés. Et c'est à cela qu'il va s'appliquer dans les années suivantes en «alignant» huit disques à un rythme régulier. Dans l'ordre : «Armed Forces» (1979) dans la même ligne que le précédent, «Get happy!» (1980) vingt titres du plus pur Costello à la sauce folk et rythm & blues, «Trust» (1981) pop anglaise dans toute sa splendeur, «Almost blue» (1981) enregistré à Nashville et totalement country, «Imperial Bedroom» (1982) délicieusement baroque, «Punch the | Le succès critique et public de cet album lui permet de prendre sa place dans le gotha du monde rock. Il lui reste alors à prouver que les talents qu'on lui prête ne sont pas usurpés. Et c'est à cela qu'il va s'appliquer dans les années suivantes en «alignant» huit disques à un rythme régulier. Dans l'ordre : «Armed Forces» (1979) dans la même ligne que le précédent, «Get happy!» (1980) vingt titres du plus pur Costello à la sauce folk et rythm & blues, «Trust» (1981) pop anglaise dans toute sa splendeur, «Almost blue» (1981) enregistré à Nashville et totalement country, «Imperial Bedroom» (1982) délicieusement baroque, «Punch the clock» (1983) petite délicatesse, «Goodbye cruel World» (1984) ironique à souhait, «King of America» (1986) purement américain, et «Blood and Chocolate» (1986) brutalement anglais. Son dernier disque «Spike» vient de paraître et il confirme, après trois ans de pause, les talents de celui qui se veut «Les petites mains du concret» (sic). | ||
L'ANGLAIS AMÉRICAIN | L'ANGLAIS AMÉRICAIN | ||
Les racines de la musique de Costello sont avant tout anglaises. Il a bien retenu la leçon donnée par John Lennon et Paul MacCartney pendant les sixties. Mais où il se montre bien différent de la plupart de ses confrères, c'est qu'il y ajoute ses propres ingrédients. Il ne se contente pas d'un vulgaire plagiat, il dynamise le tout et la sauce prend. Les exemples foisonnent dans son oeuvre. Par exemple, les chansons «Accidents will happen», «Oliver's Army» ou «Sunday's Best» (toutes trois tirées du LP «Armed Forces) illustrent à merveille le talent qu'a Costello pour reprendre à son compte la pop music qu'avait si magistralement développée les Beatles. Les lignes de basse, la sonorité des claviers, tout est très «british», telle une tasse de thé. Et certains textes, ainsi que la diction très pure de Costello, dénonçant les travers de la vie quotidienne anglaise ne font que renforcer ce sentiment. | Les racines de la musique de Costello sont avant tout anglaises. Il a bien retenu la leçon donnée par [[John Lennon]] et [[Paul McCartney|Paul MacCartney]] pendant les sixties. Mais où il se montre bien différent de la plupart de ses confrères, c'est qu'il y ajoute ses propres ingrédients. Il ne se contente pas d'un vulgaire plagiat, il dynamise le tout et la sauce prend. Les exemples foisonnent dans son oeuvre. Par exemple, les chansons «Accidents will happen», «Oliver's Army» ou «Sunday's Best» (toutes trois tirées du LP «Armed Forces) illustrent à merveille le talent qu'a Costello pour reprendre à son compte la pop music qu'avait si magistralement développée les Beatles. Les lignes de basse, la sonorité des claviers, tout est très «british», telle une tasse de thé. Et certains textes, ainsi que la diction très pure de Costello, dénonçant les travers de la vie quotidienne anglaise ne font que renforcer ce sentiment. | ||
Seulement si les oeuvres d'Elvis ont un côté très anglais. Il va confirmer par la suite que ses talents sont multiples et sa passion pour la country prendra peu à peu le dessus. Dès le disque «Get Happyl», sa musique se teinte d'autres «colorations»: folk, rythm & blues surtout. Ce goût prononcé pour l'Amérique se traduira dans les faits par les deux albums, «Almost blue» et «King of America», où Costello dévoile son admiration sans bornes pour la culture musicale d'Outre-Atlantique. Les deux fois, il se fera entourer par des requins de studio qui avaient collaboré, à une certaine époque, avec l'autre Elvis. | Seulement si les oeuvres d'Elvis ont un côté très anglais. Il va confirmer par la suite que ses talents sont multiples et sa passion pour la country prendra peu à peu le dessus. Dès le disque «Get Happyl», sa musique se teinte d'autres «colorations»: folk, rythm & blues surtout. Ce goût prononcé pour l'Amérique se traduira dans les faits par les deux albums, «Almost blue» et «King of America», où Costello dévoile son admiration sans bornes pour la culture musicale d'Outre-Atlantique. Les deux fois, il se fera entourer par des requins de studio qui avaient collaboré, à une certaine époque, avec l'autre Elvis. |
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