Elvis Costello retrouvé les Attractions, les accompagnateurs de ses débuts. Après des disques très élaborés, il retrouve les joies de la simplicité l’année de son quarantième anniversaire.
- C’est un hasard. faut plutôt en chercher la raison dans mes derniers disques. Le dernier été enregistré avec un quatuor cordes. Son écriture m’a demandé beaucoup de travail. Mes albums précédents comprenaient des chansons qui demandaient des arrangements assez compliqués. Après cela, j’ai simplement ressenti le besoin d’écrire des choses beaucoup plus simples.
Et de jouer dans une formation plus conventionnelle?
- Oui, mais c’est toujours le sujet qui décide. Ces dernières années, j’ai pu lire que j’avais perdu mon «sens de la discipline». Personne n’a compris que la luxuriance quasi hystérique de certaines de mes chansons était délibérée. Elle soutenait mon propos, tenait de la plaisanterie, mais la critique ne l’a pas compris.
D’après le titre «Brutal Youth», la brutalité et la jeunesse sont partie intégrante de la simplicité?
- Il peut être dangereux de vouloir résumer le contenu d’un disque et des émotions qu’il génère avec deux mots. Disons plutôt que, en fonction des différentes chansons, le titre peut être compris de manières très différentes. <Brutal Youth>, dist. Musikvertrieb
Costello en vingt lignes
La carrière de Declan McMamus débute Londres, en 1976. Pour le démarquer des jeunots de la vague punk, sa maison de disques lui choisit le prénom d’une idole haïe Elvis et un nom aux consonances musicales et irlandaises également incompatibles avec l’idéologie punk. Avec son look la Buddy Holly, le nouvel Elvis va con- quérir le cœur de l’Amérique. Après trois ans de travail acharné, il se fatigue et son intelligence prend le pas sur sa simplicité d’écriture. De cynique et subtile, celle-ci devient opaque. Son appartenance au cercle restreint des auteurs pop en est renforcée, mais l’éloigne du grand public. Costello profite de cette liberté, écrit pour d’autres artistes et innove. Aujourd’hui, il revient ses premières amours pop.
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