Ancien " jeune homme en colère " de la new wave britannique, Elvis Costello, 69 ans, est devenu l'un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus productifs, éclectiques et respectés de l'histoire de la pop. Après un album plein de mordant, The Boy Named If (2022), il tourne en Europe avec son éternel complice, le pianiste Steve Nieve. Rencontre à Paris, à l'occasion d'un passage, dimanche 24 septembre, sur la scène de la Philharmonie.
Vous avez enregistré près d'une trentaine d'albums. Comment choisissez-vous le répertoire de vos concerts ?
Ce nombre de disques et de chansons permet de s'amuser. J'ai commencé cette tournée en février par une série de dix concerts à New York, dans une salle de Broadway, le Gramercy Theatre. Nous y avons joué 238 chansons, alors qu'il était au départ prévu d'en jouer une centaine. Je voulais créer chaque soir une histoire différente.
L'étendue de ce répertoire permet de ne pas se répéter. J'essaie de trouver un équilibre pour ne pas frustrer les gens. Cela me fait plaisir que des titres vieux de quarante ans soient encore écoutés. Mais ces morceaux doivent rester vivants. Cela ne me dérange pas que le public soit nostalgique tant que je ne le suis pas.
Cette variété d'interprétations, je l'obtiens aussi en changeant de formation à certains moments de la tournée. Aux Etats-Unis, nous avons ajouté une section de cuivres lors de la dernière semaine. L'autre jour, en Italie, j'ai donné trois concerts avec la chanteuse sicilienne Carmen Consoli. Nous jouions chacun une heure, avant de se retrouver ensemble sur scène pendant trente minutes. En Europe, je suis généralement seul sur scène avec le pianiste Steve Nieve. A Paris, il y aura sans doute aussi un violoncelle, une trompette, une clarinette et des percussions.
Après avoir fait partie des Attractions, le groupe de vos premiers albums, Steve Nieve vous a accompagné sur quantité d'autres projets et tournées. En quoi son style convient-il au vôtre ?
Nous nous sommes rencontrés en 1977, alors que j'auditionnais des musiciens pour former un groupe après la sortie de mon premier album. Il ne devait pas avoir plus de 17 ans, mais il était très au-dessus des claviéristes que j'avais vus. Son jeu était tellement imaginatif !
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