Le Monde, March 24, 1994: Difference between revisions
m (fix dates in categories) |
m (formatting) |
||
Line 11: | Line 11: | ||
---- | ---- | ||
{{Bibliography text}} | {{Bibliography text}} | ||
Le personnel de Brutal Youth est le même que celui qui jouait sur ''This Year's Model'' en 1979. Pete Thomas, batterie, Steve Nieve (qui en ce temps là s'appelait Naive), Bruce Thomas, basse, remplacé sur certains morceaux par Nick Lowe (qui fut le producteur de ''This Year's Model''). Elvis Costello a donc reformé les Attractions. Finis les quatuors à cordes, les orchestres de jazz et les ensembles folkloriques irlandais, Elvis revient à la raison, à l'évidence : jamais il ne vendit autant de disques qu'avec les Attractions. A moins que... Brutal Youth est un disque à l'écoute d'une facilité déconcertante. Logiquement on soupçonne l'auteur d'avoir succombé, avant l'auditeur, à cette apparente facilité. Quand on a passé un bon bout de temps à composer de la musique de chambre, comme il doit être simple de revenir à ses premières amours, qui n'avaient que quatre temps et deux accords. Pourtant, au fil des écoutes, ''Brutal Youth'' se dévoile. Sous l'épiderme musical _ cette extraordinaire rythmique, brutale et mélodique, ces claviers baroques et électriques _ on trouve des chansons, celles que seul Costello sait écrire. Kinder Murder, relation d'un fait divers sordide, This Is Hell, chronique effarante de l'âge mur, Just About Glad constat d'échec amoureux, comptent parmi ses meilleurs titres. Les signes musicaux qui les habillent _ ces allusions plus ou moins conscientes à l'histoire ancienne d'Elvis et des Attractions perdent de leur importance, pour laisser la place au plaisir de la découverte d'une nouvelle étape d'un parcours exceptionnel, doublé de celui des retrouvailles. | Le personnel de Brutal Youth est le même que celui qui jouait sur ''This Year's Model'' en 1979. Pete Thomas, batterie, Steve Nieve (qui en ce temps là s'appelait Naive), Bruce Thomas, basse, remplacé sur certains morceaux par Nick Lowe (qui fut le producteur de ''This Year's Model''). Elvis Costello a donc reformé les Attractions. Finis les quatuors à cordes, les orchestres de jazz et les ensembles folkloriques irlandais, Elvis revient à la raison, à l'évidence : jamais il ne vendit autant de disques qu'avec les Attractions. A moins que... ''Brutal Youth'' est un disque à l'écoute d'une facilité déconcertante. Logiquement on soupçonne l'auteur d'avoir succombé, avant l'auditeur, à cette apparente facilité. Quand on a passé un bon bout de temps à composer de la musique de chambre, comme il doit être simple de revenir à ses premières amours, qui n'avaient que quatre temps et deux accords. Pourtant, au fil des écoutes, ''Brutal Youth'' se dévoile. Sous l'épiderme musical _ cette extraordinaire rythmique, brutale et mélodique, ces claviers baroques et électriques _ on trouve des chansons, celles que seul Costello sait écrire. Kinder Murder, relation d'un fait divers sordide, This Is Hell, chronique effarante de l'âge mur, Just About Glad constat d'échec amoureux, comptent parmi ses meilleurs titres. Les signes musicaux qui les habillent _ ces allusions plus ou moins conscientes à l'histoire ancienne d'Elvis et des Attractions perdent de leur importance, pour laisser la place au plaisir de la découverte d'une nouvelle étape d'un parcours exceptionnel, doublé de celui des retrouvailles. | ||
{{cx}} | {{cx}} | ||
Latest revision as of 02:07, 7 March 2017
|