C'était nu. Chenu, comme on dit chez nous. Un piano à queue, un ampli de guitare, trois guitares, une électrique, deux acoustiques, quelques retours de scène, un micro, une petite table avec un verre dessus. Pas de quoi occuper le Saint-Denis. Mais tout ce qu'il fallait pour offrir le plus extraordinaire récital de chansons depuis... depuis quand au juste? Depuis le spectacle en solo de Bruce Springsteen à Wilfrid-Pelletier.
Vendredi, ce récital exceptionnel d'Elvis Costello et Steve Nieve (le pianiste des Attractions, son groupe d'accompagnement des débuts) rappelait irrésistiblement celui de Springsteen, surtout parce qu'on s'y sentait également privilégiés. On savait pertinemment que l'on comptait parmi les quelques dizaines de milliers de spectateurs qui, de par le monde, auront eu la chance d'être là où personne n'est jamais sauf le créateur, aux premières loges du répertoire d'Elvis Costello, à proximité effarante des chansons, données dans la nudité de leur naissance. Ou presque.
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