Montreal Devoir, June 28, 2014

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FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE MONTRÉAL

Le libre arbitre d’Elvis Costello


Sylvain Cormier

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Au moment où j’obtiens mon quinze minutes chrono, à la queue leu leu dans la salle d’attente promotionnelle, deux petites semaines avant son spectacle en solo à la Maison symphonique (ce dimanche, dès 19 h, précédant de peu sa chère Diana Krall sur la grande scène de la place des Festivals…), Elvis Costello vient d’aligner deux grosses heures et demie des chansons de son riche catalogue au chic Massey Hall de Toronto.

Autant commencer là, me dis-je. Sacré paquet de titres, plus d’une trentaine au programme, des connues (Watching the Detectives, Everyday I Write the Book) et des pointues (A Slow Drag with Josephine, quelqu’un ?), toutes époques confondues (y compris deux chansons du Wise Up Ghost de 2013), setlist que l’on se souhaite à Montréal. Ce que je veux d’abordsavoir : fera-t-il aussi chez nous, pour lancer l’affaire, la face A de son tout premier album, My Aim Is True ? On veut ça. Oh qu’on veut ça. « Je l’ai décidé sur le moment, ce n’était pas prévu, rien n’est vraiment prévu dans ce spectacle. J’y vais selon mon humeur, je prends le pouls de la salle. Et là, je me suis dit, pourquoi pas commencer par le commencement ? Mais j’ai omis un titre, semble-t-il (Blame It on Cain) alors on peut dire que le disque a sauté… »Ricanement au bout du fil.

Privilège, donc. Chanceux les Torontois. Neuvaines nécessaires pour les Montréalais. Le gaillard a les coudées plus que franches. Mais un Elvis Costello peut-il ne pas ramener, disons, Alison, fut-ce dans une soirée à géométrie variable ? Y a-t-il un cahier de charges ? « Il faut avoir cette conscience, il est vrai que certains titres piqueront assurément l’intérêt. Mais je cherche avant tout à établir des liens entre des chansons qui ont jusqu’à 40 ans d’écart : comment les lier, comment trouver le fil conducteur qui leur donne du sens, qui raconte une histoire ? Il y a toutes sortes de chemins, par toutes sortes de chansons, pour y arriver. À Montréal, je trouverai un nouveau chemin. C’est mon défi, mon travail, ma satisfaction. »

Ce ne sera pas, tient-il à préciser, une soirée à la Storytellers, cette émission où les auteurs-compositeurs-interprètes s’épanchent sur les origines des chansons, avec force anecdotes et mises en contexte. « Certains soirs, je suis intarissable, mais souvent, je la boucle et je peux enchaîner une douzaine de titres. Ça dépend de moi, de vous, de la salle. Pas de script. Pas de limite non plus. Je peux avoir très envie de m’amuser avec les gens, ou pas trop. C’est selon l’inspiration : à Massey, j’ai joué Almost Blue, pourquoi ? Parce que j’avais Jimmy Scott en tête. Il avait eu la gentillesse d’enregistrer ma chanson, je venais d’apprendre sa mort, et je voulais le saluer. À mon grand âge [relativisons : il aura 60ans le 25 août !], avec tout ce matériel que j’ai, sans compter les chansons des autres, les possibilités de permutation sont grandes… »

L’expérience McCartney

De spectacle en spectacle semble invariablement s’immiscer une chanson des Beatles. Même si Declan MacManus s’est appelé Elvis, sa pop est, de son propre aveu, d’allégeance beatlesque. Dans cette tournée en solo, le binoclard le plus célèbre depuis John Lennon allie souvent son New Amsterdam à You’ve Got to Hide Your Love Away.

« C’est plus fort que moi, j’imagine : je viens de là. » Il omet rarement Veronica, du lot de chansons créées en collaboration avec Paul McCartney à la fin des années 1980. « Je me revois en studio en face de lui. Je me pinçais pour y croire, vous comprenez ? J’avais ma place, mais j’étais le même fan qu’en 1963. C’est une collaboration qui n’a pas pleinement abouti mais produit de belles chansons, dont plusieurs demeurent inédites ou inachevées : c’est néanmoins un moment exceptionnel dans ma vie. » À Nashville le 21 juin, il a inséré dans sa liste une rareté du corpus MacManus-McCartney : Pads, Paws and Claws.

Faudra vraiment s’attendre à tout dimanche. Sauf aux textes « retrouvés » de Dylan qu’il vient de mettre en musique dans le cadre du projet des New Basement Tapes, en compagnie des T-Bone Burnett et autres Marcus Mumford. « Quelle fantastique occasion nous avons eu là, quelle joie d’enregistrer avec ces gens de qualité ! Ça va sortir en novembre, je crois. » Je lui dis avoir lu un peu partout qu’il renonçait à lancer de nouveaux albums à sa propre enseigne. « C’est exact. C’était merveilleux de faire Wise Up Ghost avec The Roots comme groupe d’accompagnement, et ces Basement Tapes, mais je crois que ma vie d’artiste ne passe plus nécessairement par les enregistrements. La scène est redevenue, comme avant le disque, le lieu d’aboutissement naturel des chansons. J’écris pour des productions spéciales, j’ai deux projets en train avec Burt Bacharach, et je vais chanter où l’on veut de moi… » Bref éclat de rire.

Le relationniste nous rejoint sur la ligne : faut conclure. Elvis a l’habitude, prend le temps de bien formuler sa pensée. « L’exploitation commerciale sur disque des chansons a perdu son sens dans le monde numérique, et ce n’est pas un si grand malheur, vous savez : la magie dumoment unique de la performance est de retour. »


Elvis Costello en solo
À la Maison symphonique, ce dimanche à 19 h

Tout sur le Festival international de jazz

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Le Devoir, June 28, 2014


Sylvain Cormier previews Elvis Costello, Diana Krall, Marc Ribot, Dennis Crouch, Stuart Duncan, Karriem Riggins, Patrick Warren on Sunday June 29, 2014 at the Montreal Jazz Festival, Montreal, QC, Canada.


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