Tiens, maudite horloge biologique, prends ça dans le baba ! Elvis Costello, tout grand compagnon de la confection chansonnière soit-il, capable d’intégrer les leçons des Sinatra, Bacharach et McCartney à sa singulière manière, n’en demeure pas moins un p’tit chenapan à lunettes, d’allégeance punk, à vie. Comment réconcilier le « no future » et les affres / bienfaits de l’âge, c’est ici la grande question : que gagne-t-on, que perd-on, quand on dure ? Qu’en est-il de l’amour, de l’appétit sexuel ? Mystères non résolus, comprend-on à travers ces musiques d’ambiance pour détectives de cinéma. Costello va plus loin, se sert de l’horloge comme métaphore de l’inexorable usure de la civilisation. "No Flag," assène-t-il en rock pur et dur. "We Are All Cowards Now," constate-t-il dans la luxure d’un arrangement somptueux. "Radio Is Everything," confie celui qui hurlait "Radio, Radio" naguère, préférant désormais le ton de la confession. C’est ça, vieillir, faut croire. Moins de bruit, brouillard épaissi.
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