Sud Ouest, June 6, 2016

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Elvis Costello, griot électrique


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  Stéphane Jonathan

Un des plus grands auteurs-compositeurs du rock anglais donne ce soir au Pays basque espagnol un des derniers concerts de sa tournée " Detour ".

Un chapeau de gentleman farceur, un costume chic ou improbable, et entre les deux, un sourire ajouré par les dents du bonheur… Et puis ces lunettes de vrai myope, comme un trait d’union entre Buddy Holly et Woody Allen… Quelque chose tient du cartoon dans le personnage d’Elvis Costello.

Cet Anglais de 61 ans est l’incarnation unique d’un " entertainer " rock. Un amuseur autant qu’un vrai artiste, un auteur-compositeur exceptionnel doublé d’un conteur délicieux.

Parenthèse intimiste
Depuis quelques mois, Elvis Costello parcourt le monde avec un drôle de show : " Detour ", parenthèse intimiste, est à mi-chemin entre le spectacle de stand-up et le concert solo : chaque soirée, Elvis Costello raconte une histoire comme un griot électrique.

Des fragments d’une vie (la sienne) contés avec humour et tendresse, illustrés par une bonne vingtaine de ses chansons immortelles. " Shipbuilding ", " Watching the Detectives ", " Green Shirt ", " Alison ", " Mystery Dance ", " What’s So Funny About Peace, Love and Understanding "…

Une mise en scène sophistiquée lui adjoint des projections de photos et de films de famille dans un immense téléviseur vintage.

Deux heures et demie durant, les petites histoires qu’il raconte dessinent en creux le portrait de ce drôle de type qui gagna ses premiers livres sterling en tant que rond-de-cuir pour les cosmétiques Elizabeth Arden, avant de devenir informaticien (au début des années 1970 !) dans une banque de province. Pas très rock’n’roll, tout ça. Mais au sortir de l’adolescence, la rébellion s’exprime comme elle peut.

" Mon père, Ross MacManus, était chanteur dans un orchestre de variétés et menait une vie de bohème. À la fin des années 1960, il était porté sur le psychédélisme, qu’il s’agisse de musique, d’accoutrement ou d’alimentation chimique. Il me disait : “Arrête de faire honte à notre famille : laisse-toi pousser les cheveux !” "

Dérision et ironie
Declan MacManus (pour l’état civil) appartiendra plutôt à la génération de la déflagration culturelle de 1977. Dans le tumulte punk, certains crachaient leur rage en brayant " No Future " ou en conchiant la reine. D’autres en appelant à l’émeute urbaine. Elvis Costello, lui, analysait et exprimait sa frustration bien plus subtilement : " Que je ne sache pas exactement ce que je veux importe peu. Ce qui compte, c’est que je le veux maintenant ! "

Plus que l’outrance, l’ironie et la dérision étaient ses cartes maîtresses. Elles le demeurent aujourd’hui, avec la même formidable acuité.

Au fil des décennies, Elvis Costello a abordé toutes les musiques. Rock d’abord, puis country, jazz, reggae, musique ancienne, lyrique (trois disques chez Deutsche Grammophon), traditionnelle, hip-hop même (avec The Roots, sur son dernier album en date)…

Il a chanté avec Bruce Springsteen ou Chet Baker, composé en tandem avec Paul McCartney ou Allen Toussaint, écrit pour Johnny Cash, Burt Bacharach et même Charles Aznavour.

Nulle part en France
Pour l’heure, c’est de lui-même qu’il s’agit dans le spectacle " Detour " (dont l’unique date française, mi-mai, a été annulée pour raisons de santé), comme dans son autobiographie (" Unfaithful Music & Disappearing Ink "). Un gros succès d’édition outre-Manche, unanimement acclamée par la presse anglophone et toujours inédite en français.

Curieusement, la France semble être toujours passée à côté de cet artiste, énorme en Angleterre, aux États-Unis, mais aussi en Espagne, en Allemagne… Croisé il y a trois semaines après un de ses triomphaux concerts londoniens, il s’est exclamé : " Bordeaux ? Pfff… Ça fait des années que je n’y ai pas joué [36 ans précisément, NDLR]. Je ne sais pas pourquoi on me propose si peu de dates en France. " À bon entendeur…

(1) Elvis Costello en concert, aujourd’hui lundi 6 juin à 21 heures, au Kursaal Donostia, à Saint-Sébastien (Espagne). 39 €. www.kursaal.eus/fr


Tags: DetourBuddy HollyShipbuildingWatching The DetectivesGreen ShirtAlisonMystery Dance(What's So Funny 'Bout) Peace, Love And Understanding?Ross MacManusThe RootsBruce SpringsteenChet BakerPaul McCartneyAllen ToussaintJohnny CashBurt BacharachCharles AznavourUnfaithful Music & Disappearing InkBordeaux

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Sud Ouest, June 6, 2016


Stéphane Jonathan previews Elvis Costello solo on Monday, June 6, 2016, Kursaal, San Sebastián, Spain.

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Photo credit: Javier Cebollada/EPA


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