Cela faisait bien longtemps qu'Elvis Costello ne s'était plus produit à Bruxelles, préférant les terres flamandes souvent festivalières. Pour les agoraphobes qui ne l'avaient pas suivi au récent Marktrock de Louvain, maître MacManus offrait, dimanche à l'Ancienne Belgique, une séance de rattrapage. Dans une salle archi pleine, à majorité flamande.
Entouré de ses trois Imposters très Attractions, Elvis n'avait pas mis un buste de Beethoven en fond de scène pour rien : c'était de la grande musique que l'on allait entendre ce soir. Et ceux qui étaient venus s'égarer à Bruxelles pour entendre un joyeux "best of" des oeuvres de Costello allaient regretter le déplacement.
Si le sympathique binocleux ne manqua pas de sortir un bon mot entre deux chansons, son répertoire fut des plus austères. Pour ne pas dire monocorde, pour reprendre l'expression d'un spectateur qui préféra le bar avant même la fin du concert.
On a bien sûr apprécié le jeu de guitare du chanteur anglais, ainsi que la force de frappe de ses Imposters. Et puis, ce retour à ses débuts très rock 'n' roll, voire punk, est plutôt réjouissant, à l'image de son "Watching The Detectives" ; mais au bout d'une heure, ça commence à bien faire, la baston. Mais bon, si le plaisir n'a pas été au rendez-vous, on saluera tout de même la saine intelligence d'un grand artiste préférant l'intransigeance à la facilité, en ces temps du n'importe quoi...
En première partie, le New-Yorkais Ron Sexsmith, seul à la guitare, a raconté ses belles histoires d'amour triste. Ce garçon joufflu, trop vite sorti de l'enfance, a l'art de nous y faire croire...·
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